48e Kan Geiko...


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Il n'y a pas que les cigognes qui partent puis reviennent en Alsace... Une fois de plus les "Tengu" étaient venus de France, de Belgique, d'Allemagne, de Suisse, de Russie, du Canada, du Nord au Sud et d'Est en Ouest, franchissant d'un coup d'aile jusqu'à des milliers de kilomètres pour approfondir l'enseignement de leur Soke... Une fidélité exemplaire !

 

C'est bien connu : telles les oies sauvages, les "Tengu" de tous pays migrent à chaque printemps et à chaque automne, pour converger vers l'Alsace... Ce fut cette fois pour le 48e Kan-geiko de Strasbourg, qui a été une fois encore très suivi, et c'est même le moins que l'on puisse en dire !

Ce fut cette fois une histoire de temps et d'espace....

Pas seulement dans l'impression qu'aura pu laisser cette rencontre à ceux qui furent présents (le temps... toujours trop court ! l'espace... toujours un peu juste pour tant de participants... et cette année en particulier !). Mais ce fut aussi, plus précisément, le thème du stage de cette année. Ce que résume en fait le coeur du Tengu-ryu : la ("juste") réactivité... qui repose sur ces deux paramètres. Disposer d'espace, c'est en principe avoir du temps (pour réagir)... mais l'espace peut aussi se révéler "élastique", en fonction du temps qui peut être mis à le parcourir... ce qui, dans une configuration tactique, dépend à la fois de l'adversaire et de soi-même. Il s'agit de ce fameux espace-temps qui est une notion bien plus complexe en Budo que ce que contient à première vue le "Ma-ai". La gestion de la distance, et de la notion de temps qui va avec, c'est "Ma-no-torikata", et c'est la première source de l'efficacité en combat martial.

En habillage de cette réflexion de fond, il y eut le retour sur ces "drill Tengu" qui constituent l'ossature de la pratique de ce type de séminaire, avec des possibilités d'exploration quasi infinies, ainsi que sur un choix de katas anciens, Hakufa, Happoren, Papuren, Rokkishu.... et, bien entendu, le Tengu-no-kata, le "kata-phare" du Tengu-ryu Karatedo, sous sa forme à main nue (Kara-ho) comme sous l'une de ses formes armées (Buki-ho : cette fois, étude en Keibo-jutsu, avec Tambo).

Et ce fut aussi un nouveau et inattendu record de participation...

On dut même refuser du monde cette année car la salle ne pouvait, vraiment, contenir plus de monde (l'espace, on vous dit ! Ma-no-torikata...).

A nouveau tous les dojos du "Centre de Recherche Budo-Institut Tengu" ont honoré une tradition fortement ancrée dans la vie de l'association : 130 participants (!!! rien que des adultes, comme à l'habitude, faut-il le souligner) avec, comme à chaque fois, un taux impressionnant de "Dan" concentrés sur les tatamis du dojo d'Eschau. Dont, également, quelques karatekas non membres de l'association, qui profitent des deux stages annuels que le Shihan laisse ouverts à tous, parmi lesquels des habitués qui connaissent déjà bien Strasbourg et l'ambiance de ces rencontres. A nouveau les 4 Experts du CRB-IT, Jacques, le Français, Alex, le Belge, Wolfgang, l'Allemand et Evgueni, le Russe, furent réunis autour du Soke. Superbes retrouvailles. Toujours trop courtes...

Sensei Pierre Portocarrero, du Gembukan Tode-ryu, également élève haut gradé de feu O-Sensei Ogura, avait à nouveau fait le voyage depuis Paris pour rejoindre Soke Habersetzer et ses Sempai, qu'il retrouve à chaque fois avec grand plaisir (c'est lui qui l'a dit !), dans une orientation de pratique avec laquelle il se sent tout à fait en harmonie.

Frank Elstner, du Palisander Verlag, la maison d'édition allemande qui publie les ouvrages de Roland Habersetzer, a fait le déplacement depuis le nord de l'Allemagne pour venir y présenter son, déjà, 8e ouvrage dans cette langue : "Die Grundtechniken des Karate" (l'ouvrage va également paraître sous le titre "Les Fondamentaux du Karaté" chez Budo Editions au début de 2012).

Shihan Habersetzer laissa repartir tout le monde après ces dix heures de travail, si vite passées, sur cette phrase oubliée de Gichin Funakoshi : "Le Karaté est un instrument de justice"... et cette autre, attribuée à Confucius : "Comprendre ce qui est juste et ne pas le faire, démontre l'absence de courage". Au-delà du seul Karaté, l'art "martial" tout entier n'est-il pas fait pour protéger au lieu de dominer ? Le rappel d'une autre dimension à la pratique, voulue par le Shihan et à chaque stage répétée, qui éclaire toujours un peu mieux ce "ne pas se battre, ne pas subir" de son Ryu. Une fois de plus s'est vérifié le rôle exemplaire joué par le "Budo Kenkyukai-Tengu Gakuin", îlot certes battu par tous les vents contraires dans ce monde pseudo-martial où l'on mélange tout et n'importe quoi, mais toujours refuge stable pour ceux qui restent attirés par cette "certaine conception du martial" que défend toujours bec et ongles Soke Roland Habersetzer. Et qui s'y retrouvent régulièrement dans une ambiance de sérieux et de convivialité.

Pour ceux et celles qui s'y sont pris trop tard cette fois, rendez-vous au 48e stage de printemps des 26 et 27 mai 2012 ? C'est encore loin ? Sans doute, à première vue, mais le temps passe si vite... : ce Kan-geiko 2011 vient, à un mois près,... 50 ans après l'obtention de la ceinture noire 1er dan de Karaté par le Soke, à une époque où très peu de monde savait ce que recouvrait ce mot encore exotique (lorsqu'il y a pensé à la fin de cette rencontre, ça lui a quand même fait quelque chose... mais il n'a rien dit) !

Et qui donc avait dit qu' "il est toujours plus tard qu'on ne le pense"... ?

 

 

 

 

 

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